Haïti est le fils du Congo. La majorité des Kamit à se retrouver à Saint-Domingue venaient du Congo. Si nos noms et ceux de nos villes restent marqués par le passage des français, il en demeure pour le moins une ville à se référer aux origines, Limbé prononcé {Lhymmbé} au Congo. Malgré la distance, mille et une cicatrices séculaires et l’aliénation quasi-effective, l’histoire mais aussi la musique vient, à chaque fois, rappeler les liens indestructibles entre les deux peuples. Fatiguées de ce constant rappel, la nature et la musique ont accouché d’un véritable pont, d’un artiste au parcours atypique, Titi Congo…
Titi Congo est Haïtien puisqu’il est né d’Haïtiens en Haïti en 1992. Cependant, en 1998, Steevens Dormil de son vrai nom, entamera avec sa grand-mère, Andreline Fleurantin Kabouya née Andreline Fleurantin Mankounye, le chemin inverse qu’on avait forcé ses aïeux à emprunter plus d’un siècle avant, l’Afrique plus particulièrement le Congo. Depuis sa grand-mère, avec qui il s’installera au Sud du Congo, en dehors du Kinshasa à Kasaye dans la Tribu de Lumba où elle est d’ailleurs issue, jouera évidemment un rôle important dans sa vie. Il y séjournera sept ans, soit de 1998 à 2005 avant de décider de revenir en Haïti.
Titi Congo est aussi le genre d’artiste à tout abandonner pour poursuivre sa passion : « Je fais de la musique à plein ! » D’ailleurs, il a étudié le marketing et avait même commencé à travailler à la Unibank. Ce qui l’aurait surement ouvert une longue carrière de banquier ! Il a décidé de tout claquer pour vivre sa passion. L’explication est pourtant simple. La musique est en Titi Congo. Haïti et le Congo sont des pays fortement imprégnés par la musique mais Titi Congo, c’était encore plus. Cette passion, il la tient de son père. Ce dernier, bien que malade, est un excellent tambourineur : « Les rythmes sont en lui et il me les a surement transmis. Même si je reste persuadé que la musique est en chacun de nous ! » Cependant, ce ne sera qu’en 2011 que l’artiste se découvrira un talent certain pour le chant bien qu’il était bassiste dans une chorale menée par la baguette de Rico Anthony Charles. Fin de l’année 2012, il décida de lancer officiellement sa carrière musicale… Son talent maquera plus d’un au point de gagner sa participation à la rubrique Graine de Star à l’émission Billboard. Il prendra aussi part à la première édition de Graine de Star à le Villate.
Si les noms de scène des artistes regorgent d’anecdotes, celui de Steevens n’en fait pas exception. En effet, il participait à un festival au Congo, le festival Hamani. Etant en quête d’un nom de scène, l’un des organisateurs, Albert Mankounye lui conseilla : « …Eben, tu t’appelles Titi ! Ajoutes-y Congo. Cela te fera Titi Congo ! » Depuis, il l’adoptera comme nom de scène marquant son attachement à la terre de sa grand-mère et celle de ses aïeux… Titi Congo, c’est aussi la matérialisation du rêve le plus fou de la majorité des artistes : monter sur scène avec ses idoles. Ainsi Steeve Brunache, Boulo Valcourt et Manno Charlemagne, en tant qu’icones de la musique haïtienne, ont tous eu la joie d’assister à la montée d’un jeune talent confirmé. Aussi, il est évident qu’un jeune n’ayant pour idoles Manno, Boulo et Steeve ne jure que pour le Bossanova. Détrompez-vous ! Si Titi est attiré par le Bossanova, il reste néanmoins un cosmopolite, un as capable de tirer son épingle du jeu quel que soit le style musical : « Je reste à l’aise sur n’importe quel style musical. Je suis un cosmopolite ! »
Même s’il est cosmopolite, Titi Congo se voudra un artiste particulier. Il entend mixer les rythmes congolais aux paroles haïtiennes. Sa collaboration avec Boukandife Entertainment lui permettra de sortir pas mal de titres en ligne pour pouvoir se faire connaitre davantage et marcher sur les pas de Belo, de Master Dji en participant au prix découverte RFI. Les Haïtiens, les Congolais et les Kamit en genaral auront déjà donc leur gagnant… Il chante Haïti, il danse le Congo et porte l’engagement des Kamit. Il est tout simplement le trait d’union entre deux mondes frères, entre deux cultures sœurs. Son nom est Titi Congo ! Retenez bien son car vous m’en direz des nouvelles…