Lénord Fortuné dit AZOR

Le 19 juin 1965, en Haïti, allait naitre un homme qui allait devenir un peu plus tard, un trésor national. Aucune personne saine d’esprit en Haïti ne saurait parler de musique racine sans penser à ce personnage. De son vrai nom Lénord Fortuné, Azor n’avait pourtant pas débuté dans le secteur racine, on le voyait dans sa jeunesse prêter main forte au Compas, dans les rangs de formation musicale comme : « SS ONE » et « SCORPIO » avant d’intégrer le groupe « Racine Kanga de Wawa » mené par Jacques Maurice Fortéré dit « Wawa » le groupe qui a sorti la musique racine des temples vodou où elle était jouée pour la transformé en une musique populaire pouvant être jouée en concert et sur les ondes.

 

Peu de temps après, Azor allait fonder son propre groupe : « Racine Mapou » formé de vodouisants pratiquants qui se sont évertués, à travers leur musique jouée sans aucun arrangement moderne ni instrument électrique (chants, percussions, tambours basses et congas), à interpréter la racine pure, à renouer avec leur racine africaine dans la tradition, le sacré à l’image du Mapou qui est un arbre sacré du vodou. Azor et son groupe portèrent très haut le flambeau de la culture haïtienne à travers le monde entier. Ils ont connu le succès au Canada, au Mexique, en France, au Belgique, aux États-Unis, en Martinique, en République Dominicaine, en Suisse et sans oublié neuf (9) tournés au Japon où Azor était vénéré pour son talent et où allait naître son dernier album : « Kreyol Jazz in Japon ». Le groupe et son personnage principal firent l’objet d’un film documentaire « Haiti cœur battant » du cinéaste Carl Lafontant.

 

Lénord Fortuné était grand maestro, un tambourineur de grand talent et un chanteur à la voix unique, il fut reconnu comme le meilleur joueur de tambour en Haïti. « J’ai le tambour dans l’âme et la musique dans les entrailles » disait le géni. Il était l’un des seul haïtien à avoir complètement renoué avec ses racines tant qu’à sa musique, sa facon de s’habiller et à son mode de vie, il se voulait l’image racine de son pays partout où il est passé et dans son noble combat, Azor est devenu une icône, un exemple, une image pour le secteur du vodou haïtien et pour toute la société qui le 16 juillet 2011 reçurent un choc en apprenant la mort de ce héros et trésor national. Azor nous a quitté mais nos mémoires, jamais n’oublieront cet individu qui a marqué non seulement sa génération et son pays mais aussi chaque coin du monde où il est passé. Hommages à Azor… Ayibobo…

 

Claude Alain Etienne

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