Le Mariachi est avant tout une déformation du mot mariage en français introduit au Mexique peu avant l’intervention de l’armée française dont certains écrits remontent en 1832. D’une simple déformation, la nature faisant bien les choses, un style musical. Il gagnera tellement en ampleur jusqu’à être associé à un État mexicain considéré comme sa bastion, l’État de Jalisco. Dans les années 60-70, peut-être aidé par une large communauté mexicaine en Haïti, ce style musical sera placé aux devants de la scène musicale haïtienne. Aujourd’hui, depuis environ deux ans plus précisément, un groupe portant le même que le style en question, Mariachi, se propose, non sans amour, de nous faire revivre et redécouvrir cette joyeuse musique…
Le Mariachi est avant tout une musique qui, en plus d’être joyeuse, se trouve également très sensuelle. En plus de la communauté mexicaine en Haïti, l’énergie qu’elle dégage semble avoir facilité son adoption par les haïtiens. Au point de se placer aux côtés du Ranchera comme la musique populaire de la jeunesse des années 60-70. Aujourd’hui encore, surtout les dimanches matins, dans la gangance des musiques latines souhaitant la bienvenue à la nouvelle semaine, le Mariachi est encore présent. Bien que, pour l’instant, on ne compte qu’une composition haïtienne de Mariachi produite par Dickens Princivil, la culture haïtienne reste encore fortement imprégnée par l’adoption de la génération 60-70 au point que les professeurs de l’École de Musique Sainte Trinité ont estimé judicieux de nous faire redécouvrir, depuis deux ans déjà, ce genre musical adulé par bon nombres d’haïtiens.
Les professeurs ne sont pas allés par quatre chemins ! Ils ont nommé le groupe Mariachi comme pour sceller leur fidélité à ce genre musical. Ce genre musical se joue avec deux trompettes, entre deux à quatre violons, deux petites guitares appelées Vihuelas donnant le rythme, un guitarron comme guitare basse et un(e) chanteur (euse). Les musiciens interprètent, le plus souvent, les hits du Mariachi mexicain aussi bien que celui du compositeur haïtien, Dickens Princivil. Bien que l’initiative soit bien accueillie par le public haïtien et la grande communauté mexicaine et latine évoluant en Haïti, le Père David, un des responsables de Mariachi se veut patient : « L’essentiel, pour l’instant, est de faire la promotion du groupe. »
Ce qui signifie qu’il n’y aura pas encore d’album mais les mordus de la bonne musique pourront toujours retrouver Mariachi les jeudis à El Rancho pour le mois de décembre. Aussi, le groupe sera présent au Pétion Club pour animer une soirée pour les enfants.
Maintenant vous le savez : Mariachi est là… Joie et sensualité sont donc au rendez-vous…
Alain Délisca